NTT DoCoMo choisit Google et réciproquement

Le premier opérateur de télécommunications cellulaires japonais, NTT DoCoMo, et le groupe américain Google ont annoncé mi-janvier un vaste partenariat qui a toutes les chances de servir de modèle à Google pour développer ses activités sur terminaux mobiles à l’échelle mondiale. Le marché sophistiqué japonais constitue en effet pour de nombreux groupes étrangers un terrain exceptionnel d’expérimentation de nouveaux services mobiles…

A priori, NTT DoCoMo et Google n’étaient pas faits pour s’entendre. Le premier a en effet construit son modèle économique sur une plate-forme payante et fermée (l’i-mode) alors que le second s’est développé grâce à l’ouverture et à la gratuité de ses services en ligne. Mais les deux ont néanmoins trouvé une méthode donnant-donnant pour marier leurs activités sans détruire leur propre modèle. Ce partenariat inattendu concerne quatre domaines : l’intégration du moteur de recherche internet Google sur le portail mobile « i-mode » de NTT DoCoMo, l’ajout progressif des autres applications Google sur la plate-forme de services « i-mode » de NTT DoCoMo en versions spécialement adaptées, le co-développement de téléphones basés sur le système d’exploitation et l’architecture mobiles « Androïd » de Google, et la création de nouveaux outils de marketing.

Google, qui est devancé par Yahoo! au Japon, avait tout intérêt à choisir le leader NTT DoCoMo qui revendique la moitié du marché mobile nippon et la bagatelle de 48 millions d’utilisateurs actifs de ses services i-mode. Google ne pouvait de toute façon pas s’accoupler avec le troisième opérateur japonais, Softbank, puisque celui-ci est lié à Yahoo! et réunit grosso-modo au Japon tous les adversaires de Google (MySpace, Ohmynews…) du fait de son rôle dans les adaptations nippones de ces plates-formes.

Quant au deuxième opérateur, KDDI, il a déjà intégré Google sur son portail mobile mais n’a pas conclu d’accord de partenariat de l’ampleur de celui signé entre Google et NTT DoCoMo. Ce dernier a pour sa part tout à gagner à compléter ses revenus par des ressources publicitaires en s’appuyant sur le modèle éprouvé de Google plutôt que de réinventer le fil à couper le beurre en développant lui-même ex-nihilo ses propres applications. « Nous prenons ce qui se fait de mieux pour offrir le meilleur service à nos clients », a d’ailleurs expliqué un haut-dirigeant du groupe.